© Jean-Paul Massot-Labrosse

Chronologie : 1940

Statut : 

• RIF
• FFC
• FFI

Groupes : 

• GRG-Morpain

Réseaux : 

• HAMLET BUCKMASTER
• L'HEURE H

Zones d'action: Le Havre , Paris

Parcours dans la résistance :
 

Jacques Albert Ernest HAMON, né au Havre le 1er novembre 1920, fils de René Hamon et de Madeleine Henry son épouse, était domicilié à Sanvic et travaillait au service comptable de la Ville, dont les bureaux étaient installés au Cercle Franklin.

Il fait partie avec son père René, du cercle élargi des membres fondateurs qui créent le groupe Morpain en septembre 1940. Il se voit confier le poste de responsable de l'organisation paramilitaire et est correspondant entre les chefs trentainiers et la direction du Groupe Morpain.

En décembre 1940, avec plusieurs membres du groupe, il participe à la recherche d'armes et de munitions laissées par les Britanniques dans les casernes Eblé et Kléber du Havre, et à la découverte, en mars 1941 de mines antichar sur le terrain de hockey du HAC, abandonnés par les troupes anglaises ou françaises. Une partie de cet armement sera cachée dans le jardin de Gérard Morpain, à Sanvic.

En mai 1941, grâce à la complicité de Georges Simenel,  concierge du Cercle Franklin,  ils établissent dans les combles du cercle le plus important dépôt d'armes du réseau.

En juin 1941, survient une vague d'arrestations au sein du Groupe Morpain. Jacques Hamon est arrêté le 4 par la Gestapo pour intelligence avec l’ennemi, avec les membres de sa Direction.

Jacques HAMON est arrêté et interné au Havre le 4 juin 1941 puis passe 6 mois à la prison de la Santé à Paris.

Son voisin de cellule, Gérard Morpain, condamné à mort, lui fait promettre de poursuivre l'action et désigne son successeur, le professeur Roger Mayer, son ancien collègue au Lycée de garçons (François 1er).

Figurant parmi les trois membres relâchés parmi les quatorze résistants jugés, Jacques est libéré le 27 décembre 1941, mais en résidence surveillée.

Jacques Hamon tient sa promesse et reprend ses activité au sein du réseau L'Heure H dont Henri Chandelier et Roger Mayer prennent la codirection. Il est alors nommé chef du groupe "Incorporation" et spécialiste des armes.
Mais l'agent Martz de la Gestapo l'avait  prévenu qu'il le retrouverait. Il pense en avril 1942 détenir suffisamment de preuves contre lui pour l'arrêter au domicile de ses parents, mais il est absent.
Sa sœur Mireille parvient à le prévenir et Jacques se cache à Vieux-Port avec l'aide d'Henri Chandelier et de Raymond Guénot, puis il prend le maquis à Lillebonne avant de rejoindre Paris où, sous l'identité de Maurice Hue, il devient dépositaire du journal L'Heure H dont il diffuse mille exemplaires par mois.

En 1943, il est affilié au réseau Hamlet Buckmaster en tant qu'agent P1.

Recherché par la Gestapo pour transport d'armes, il est condamné à mort par contumace en mars 1943 par la Cour martiale de Rouen, tandis que ses parents, René et Madeleine Hamon, sont arrêtés.

A l'annonce du Débarquement de Normandie, Jacques Hamon revient à pied au Havre le 13 juin 1944, en compagnie de cinq camarades dont Jacques Massot-Labrosse , et reprend sa place dans la Résistance le 20 mai.
Il est nommé chef de groupe FFI (matricule 3074) sous la direction du chef de la zone FFI au Havre, Charles Loisel. Il fait partie du contingent en position d’alerte cantonné dans les sous-sols du cercle Franklin la nuit du 4 au 5 septembre 1944.
Du 11 au 13 septembre, sous les ordres du Colonel René Bavent, avec pour QG l'école et le lycée Jean Macé, son groupe prit une part active au nettoyage des blockhaus de la côte du Havre, de Sanvic et du Fort de Sainte Adresse, et à la capture de 50 prisonniers.

Les combats terminés, Jacques HAMON entre comme inspecteur dans les Services de la sécurité militaire du Port du Havre et contribue à l'arrestation d'une douzaine de collaborateurs.

Il fut membre du Comité de Libération de Sanvic.

Le 14 mars 1946 à Sanvic, il épouse Denise Louise Girardey, sœur de son camarade Bernard Girardey

Il a été reconnu FFC (1er janvier 1942) avec le grade de sergent – FFI et DIR (interné résistant).

Distinctions : Croix de Guerre avec étoile de vermeil avec une citation à l’ordre du Corps d’armée - Croix de Guerre avec étoile de bronze avec cette citation à l’ordre du Régiment : « Résistant plein d’entrain qui s’est bravement conduit lors des combats de la Libération au cours desquels il s’est fait remarquer par sa vaillance lors des rencontres avec les éléments ennemis ». Général de division Chevillon commandant la 2e région militaire, Paris le 25 avril 1947.

Mémoire : Rue Jacques Hamon au Havre.

Jacques HAMON est décédé le 19 août 1989 au Havre et a été inhumé au cimetière de Sanvic (Division : 01 Rang : F Emplacement : 14- expire 18/07/2032)

(Biographie établie d'après les travaux de Brigitte Garin et complétée par Florence Roumeguère ).

Documents annexés : Plaque de la rue Jacques Hamon (François Tocqueville) - Pièces du dossier GR 16 P (I. Duhamel) - pièces du dossier AC 21 P (David Fouache) - photographie prise en mai 1944  de Jacques Hamon et de Denise Girardey, soeur de son ami Bernard Girardey (archives Jean-Paul Massot-labrosse)

Entretien vidéo  avec Jacques Hamon et Pierre Garreau  

(Remerciements à Madame Moïra Hamon)

Service Historique de la Défense (SHD) : 
Vincennes : GR 16 P 284763

Archives du collectif : 
GR 16 P 284763 (I. Duhamel) - AC 21 P 623639 (D. Fouache) - Fichier L'Heure H (B. Garin) - Fichier DIR Fndirp 76 (M Baldenweck) - Liste des FFI du Havre engagés au Bataillon de Marche du 129e RI (Archive Armée française, 3e Région - source : M. Leixa)

Archives municipales : 
Cote 94Z155

Bibliographie :  Georges Godefroy, Le Havre sous l’occupation 1940-1944. Imprimerie de la presse,1965 - Une famille normande dans la tourmente nazie. Vie et mort du réseau de résistance Salesman. Brigitte Garin, Wooz éditions, 2020 -« Jacques Hamon résistant havrais et défenseur de l'Art », Brigitte Garin et Moira Hamon, éditions Les Choucas 2024

Crédit Photo de la notice :  © Jean-Paul Massot-Labrosse